Avec son pire début de saison depuis 10 ans, l’ASSE traverse une crise sportive et administrative . Après des matchs décevants face au KAA Genk (3-2) et une défaite à Angers qui a pris des allures de correction (4-1 alors que 1-0 à la pause), les verts ont laissé couler jeudi la goutte d’eau qui fait déborder le vase, une défaite à domicile contre Metz, 1-0. Le problème des verts, au delà de la tactique, est psychologique. Comment les verts coulent-ils ? 

Des cadres dépassés 

Dans une passe compliquée pour une équipe, c’est en général sur les  joueurs de longue date sur qu’ont peut compter. Cela tombe bien, l’ASSE dispose du jouer le plus fidèle de ligue 1, le joueur d’un club, celui que jamais les supporters ne peuvent, ni ne pourront blâmer, Loïc Perrin. Au club depuis le centre de formation, il compte maintenant plus de 10 saison sous le maillot vert, durant lesquels il a souvent été le ou l’un des meilleurs joueurs de l’équipe stéphanoise. Mais ses capacités physiques régressent logiquement avec le temps et sa vitesse est vraiment trop faible contre des attaques de plus en plus rapides en ligue 1. Il sait recadrer son équipe et parler aux supporters, mais c’est évidemment difficile de remotiver ou de gronder les autres joueurs lorsqu’on est fautif sur le but, comme c’est le cas lors de l’ouverture du score à Gand. il ne peut pas avoir la même assurance, et des mots avec autant de pouvoir que s’il avait été irréprochable, car les autres joueurs pourraient facilement penser que lui aussi est fautif, et qu’il n’a pas de leçons à leur donner. Il a même déclaré, preuve de son impuissance ; “ on aimerait faire plaisir aux supporters mais on n’y arrive pas “. Ces quelques mots sont le signe d’une problème majeur, et d’une impuissance qu’il aurait probablement mieux fallu garder dans l’intimité du vestiaire, ou ne pas révéler du tout au risque d’encore un peu plus détériorer la confiance de ses coéquipiers. 

Et le problème d’autorité de Loïc Perrin est le même pour le paire Debuchy-M’vila arrivée au mercato hivernal 2017. Ils ont été excellent lors de leur premier et leur deuxième saison, mais ces deux là vieillissent, et ils sont trop souvent en difficulté dans le jeu pour diriger l’équipe. Surtout pour Mathieu Debuchy, qui, a 34 ans, commence à sentir dans ses jambes le poids des années. 

Le seul encore au niveau car il plane au dessu de l’équipe, c’est le capitaine lorsque Perrin n’est pas là : Stéphane Ruffier, le mur vert. 105 clean sheets pour 360 matchs avec les stéphanois. Il est adoré par les ultras, car il a sauvé l’ASSE un nombre incalculable de fois, avec des parades complètement folles sur sa ligne, et des réflexes formidables. Mais Ruffier est plus un gardien sur qui on peut tout le temps compter que sur un meneur d’homme prêt à crier sur ses coéquipiers, comme son prédécesseur Jérémy Janot, alias Spider Janot. Il n’est donc pas le leader mental de l’équipe dont l’ASSE a besoin, et sa blessure à la main est très grave pour les verts qui ne peuvent plus compter sur lui pour quelques semaine. Il ne sera pas encore de retour pour le derby à Geoffroy-Guichard le 6 octobre face à l’ennemie juré lyonnais. 

Une belle génération de jeunes, mais encore un peu tendre

Point positif pour les verts lors de cette période compliquée, le centre de formation stéphanois s’est considérablement amélioré au cours de ces dernières années, jusqu’à atteindre la récompense suprême au niveau nationale ( Pas de Youth League car le club ne va pas en C1), c’est à dire la victoire en coupe Gambardella lors de la saison passée, avec des individualités talentueuses, dont une qui a fait beaucoup parler d’elle durant ce mercato estivale. C’est évidemment le défenseur central William Saliba, qui à 18 ans, a été vendu 30 millions à Arsenal, qui se le disputait avec Tottenham. Il est bon pour son âge et prometteur, mais il ne lui reste qu’un an en prêt dans son club formateur. Il peut épauler Loïc Perrin, à conditions de laisser Kolodziejczak, Gabriel Silva et Miguel Trauco ( on en reparlera plus tard ) sur le banc.  

Il y a aussi le buteur Charles Abi, qui, buteur lors de la finale de la coupe Gambardella, est lié à l’ASSE jusqu’en 2022. Il a déjà fait quelques apparitions en pros : à Angers et contre Metz. C’est un grand attaquant ( 1,87m ) très physique, qui peut être précieux à l’ASSE cette saison. Un joueur à suivre donc.

Plus énigmatique, Marvin Tshibuabua a également signé en pros chez les verts. C’est un défenseur qui n’a jamais joué avec les pros, mais qui a été important dans la conquête de la coupe de France des moins de 21 ans. Il également assez grand, et sur les quelques images que l’on a de lui, on peut voir qu’il a l’air d’avoir un bon sens de l’anticipation. Il a aussi la chance de pouvoir compter sur Loïc Perrin pour lui apprendre le métier. Un joueur intéressant, mais, sauf en cas de multitudes blessures en défense ou de révélation majeure, le jeune Tshibuabua ne jouera pas ou peu en pro cette saison avec Sainté.

On peut aussi citer le jeune Lamine Ghezali, déjà buteur en ligue 1 avec l’ASSE la saison passée lors de l’humiliation infligée au Stade malherbe de Caen. Cette saison, pour lui 

donner du temps de jeu avec des pros et lui permettre de progresser, il a été prêté Châteauroux, actuellement en ligue 2. Sa qualité principal est sa percussion, et on peut en plus noter que c’est un joueur fougueux.

Un mercato peu concluant

Pour cette saison, la direction des verts n’avait jamais mis autant de budget. C’est plus de 100 millions d’euros qui ont été investi dans le club stéphanois pour cette année. Mais quand on regarde le mercato estival stéphanois, on se rend compte que l’achat le plus coûteux est celui de Denis Bouanga, recruté au Nîmes Olympique pour 4,5 millions d’euros. Les autres achats sont Ryad Boudebouz, annoncé comme le successeur de Rémy Cabella, pris pour 3,5 millions au Bétis Séville, Zaydou Youssouf arrivé de Bordeaux pour 2 millions, Sergi Palencia en provenance du Barça pour 2 millions et Miguel Trauco, recruté à Flamengo pour 1 million. On peut aussi noter les arrivés libres de Moukoudi et de Cabaye. Sachant que le club a vendu pour 45 millions, il y a eu un bénéfice net d’une trentaine de millions. Mais où sont passés les 100 millions de budget ? La masse salariale de le l’ASSE n’est pourtant pas excessivement élevée, mais si elle a considérablement augmentée avec la levée du salary cap, ce qui a permit l’arrivée de M’vila et de Cabella pour redresser le club en 2017. Mais les recrues stéphanoises de cet été sont pas vraiment concluantes. Faisons un point pour chaque joueur.

Denis Bouanga réussit plutôt bien son intégration dans le Forez. Il a déjà été buteur contre Brest, et il a distribué une passe décisive pour Hamouma contre Toulouse, lors d’un match nul 2-2 qui a beaucoup fait parlé de lui pour son utilisation de la VAR contestable. Il est précieux dans la construction du jeu, mais n’est pas incroyablement créatif balle au pied.

Le constat est plus compliqué pour Ryad Boudebouz qui n’arrive pas encore à s’épanouir comme un Rémy Cabella au sein du jeu stéphanois.  Son comportement lors des premiers matchs n’a pas vraiment plu aux supporters stéphanois. En effet, lors de la rencontre Saint-Etienne contre Toulouse,  où il sort à la mi-temps après une première période pitoyable, il a pris son téléphone sur le banc Il ne fait rien dans le jeu, et c’est difficile de dire si claude Puel lui accordera sa confiance.

Moukoudi et Trauco, eux ne réussissent pas leur début de saison. Trauco est trop faible techniquement, et Moukoudi le semble aussi, même si il a montré beaucoup de qualités lors de la victoire face à Nîmes,1-0.

De vrais espoirs 

Mais les verts ont de quoi espérer, car ils commencent déjà un peu à sortir la tête de l’eau. Après une victoire complètement inespérée face aux crocos, les stéphanois ont fait match nul face à Wolfsburg ( même si ils auraient pu faire mieux : on en parle dans le podcast sur la semaine européenne ) 

Avec l’arrivée de Claude Puel et de Xavier thuilot, l’ASSE s’offre 2 hommes qui ont déjà prouvés au monde du football leur qualité et leur complémentarité.  Puel a quand même fait une demi-finale de ligue des champions avec Lyon en 2010. L’ironie du sort fait qu’il commence avec les verts dans un derby brûlant ce dimanche à 21h au Chaudron.  

De plus, quelques blessés vont pouvoir revenir. Saliba a déjà été très bon contre Wolfsburg, et plus personne ne peut douter de sa complémentarité avec Perrin.  Monnet-Paquet est dans le groupe pour le derby et Gabriel Silva( ligaments croisés aussi ) revient bientôt. Seul point noir,la blessure du portier stéphanois Stéphane Ruffier, mais sa doublure Jessy Moulin fait très bien son travail. 

Les verts, malgré une période difficile, ont de quoi se relever. Nous sommes à l’aube d’un nouveau projet qui peut faire changer le club de dimension et peut-être durer sur plusieurs années, mettre les verts sur le podium. Pour bien commencer, une victoire lors du derby serait parfaite, mais ils tombent sur une équipe de Lyon surmotivé après une belle victoire en Champions League. Un match qu’il ne faut pas rater.


Félix Couraud

Créateur de pour le jeu

3 commentaires

Karen Thorne · 4 décembre 2019 à 18 h 59 min

I’ll have to thank you for the success today

    Félix Couraud · 14 décembre 2019 à 16 h 38 min

    C’était une belle victoire contre l’OGC Nice. Merci pour ton commentaire !

Comment Puel a sauvé les verts ? – La Passion Du Football · 5 décembre 2019 à 18 h 34 min

[…] est dans  une forme extraordinaire ! Il y a quelques mois, j’écrivais un article : “ Comment les verts coulent-ils”, et c’est tout l’inverse qui est en train de se produire. Comment Puel a sauvé les verts […]

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