Un match de feu, un ambiance fantastique, des joueurs survoltés. Ce grand retour de la ligue des champions, tant attendu, a tenu toutes ses promesses dans son intensité et son spectacle. Mais tout le peuple parisien est déçu, déçu et fatigué de voir son équipe ne pas mettre d’intensité dans des rencontres qu’ils attendent toute l’année. Pourquoi le PSG n’a t-il pas réussi à mettre son jeu en place ? 

Avant de rentrer dans le coeur du sujet et de parler directement du jeu, on est obligé de passer par les tribunes en feu du Signal Iduna Park. Deux magnifiques tifos, un public survolté qui chante, la recette parfaite pour se mettre dans l’ambiance. Un  petit frisson pendant la musique de la ligue des champions, et on a tous un grand sourire au lèvre quand Antonio Mateu Lahoz porte son sifflet à ses lèvres et donne la permission à l’europe de se réinviter dans nos soirs de semaine, pour notre plus grand bonheur. 

En regardant les 11 des 2 équipes, on se rend compte que Tuchel tente quelque chose. En effet, il décide d’aligner Kurzawa et meunier en pistons, dans une sorte de 3-4-3 assez expérimental. La défense à 3 est composée de Marquinhos, Silva et kimpembe, et on se dit que Haaland sera bien seul contre tous ces défenseurs.. Encore étonnant, Icardi et Sarabia sont laissés sur le banc pour une attaque Mbappé-Neymar-Di Maria. On a vraiment peur pour Kurzawa face à Sancho, mais ce n’est finalement pas le latéral gauche français qui a fait le plus mauvais match.

Au début de la rencontre, le PSG impose un certain pressing, ils osent s’exposer aux contres bavarois, le 1er mené par Sancho et Hakimi. C’est surtout grâce à Witsel que Dortmund se sort proprement de ce pressing. Il fait preuve d’un sang-froid déconcertant. 

Le pressing parisien

A l’inverse, Haaland laisse tranquille les défenseurs parisiens tant qu’ils restent dans leur moitié de terrain. Le bloc du BVB est très bien organisé et très bien resserré. Les bavarois se procurent beaucoup plus de situations dangereuses que les parisiens, qui perdent rapidement le peu de ballons qu’ils prennent dans les pieds d’allemands très organisés. La première belle occasion du match pour Paris est un coup franc, tiré par Neymar, qui passe juste à côté de la cage de Burki, qui était resté vigilant. 

Haaland laisse tranquille la charnière centrale parisienne

Dortmund se montre très dangereux sur les contres, qui se multiplient. Sur un corner tiré par Di Maria, le ballon est dévié et retombe dans les pieds de Sancho qui part avec une vitesse formidable dans une contre-attaque éclair. Mais la pépite anglaise fait le mauvais choix, il tire alors qu’il manque de lucidité, donc sa frappe est trop écrasée, et passe à côté du but de Navas. 

Hakimi écrase trop sa frappe sur une autre action du BVB

Même sur les phases d’attaques placées, les joueurs de Dortmund se montrent dangereux. Ils savent rester patient pour échapper au pressing parisien, et ils étirent bien le bloc adverse, et faisant circuler la balle, en sollicitant à de nombreuses reprises les latéraux, surtout Piszczek, qui honore son rôle de capitaine par un débauche d’énergie remarquable.

Quand les jaunes perdent le ballon dans leur moitié de terrain, ce qui reste relativement rare, ils harcèlent le porteur du ballon, pour le forcer à reculer, ce qui marche très bien, puisque le PSG est fébrile, et je pèse mes mots. 

Même sur les duels aériens, Dortmund met beaucoup plus d’intensité que le PSG, et ça paie, puisque sur les coup de pieds arrêtés ils prennent quasiment tout le temps le ballon aux parisiens, beaucoup trop passif. 

Sancho est l’électron libre de l’effectif du BVB. Il apporte beaucoup au jeu de Dortmund, tant sur le côté droit que sur le côté gauche. Sa percussion et sa vision de jeu font très mal au milieu de terrain parisien, notamment à Gueye qui a toujours un temps de retard. C’est assez inhabituel chez un joueur qui est d’habitude très bon en anticipation. 

Le PSG bégaie en attaque, les joueurs offensifs ne se trouvent pas, ce qui fait que les rares occasions qu’ils se procurent viennent plus de performance individuelles que de mouvements collectifs. Étrangement, ils ne vont jamais chercher leur latéraux, qui font pourtant de bons appels. Meunier notamment, est sevré de ballons. Ils n’utilisent pas du tout la largeur du terrain, et butent au milieu sur des allemands bien organisés. 

Les transitions de Dortmund sont excellentes et ils se procurent 2 grosses occasions entre la 33ème et la 35ème, qui auraient presque pu être convertis en but.  

Les parisiens perdent en confiance, et cela se ressent dans le jeu puisqu’ils ont du mal à poser leur ballon et à construire une vraie action. Neymar, qui est censé remettre l’équipe dans le droit chemin dans ces moments-là, se contente de faire des roulades quand un joueur de Dortmund le pousse, et c’est vrai que l’agressivité des bavarois est parfois excessive.  Dès qu’il a le ballon, un joueur de Dortmund le marque et ne le lâche pas jusqu’à ce qu’il perde le ballon, qu’il fasse une passe en retrait ou qu’il y ait faute. La discipline avec laquelle le BVB applique cette méthode est impressionnante.

Quand les 2 équipes rentrent au vestiaire, à 0-0 le score est trompeur, car les parisiens n’ont pas cadré un seul tir, et que Navas a été décisif, notamment sur une belle frappe d’Hakimi. 

Dortmund répare en 2ème mi-temps sur le même rythme que la 1ère, spécialement sur le côté droit où Hakimi cause beaucoup de problèmes à Layvin Kurzawa. 

Haaland fait preuve d’une facilité technique déconcertante, que ce soit sur ses contrôles, ses passes ou encore ses réceptions dos au but où Silva est au supplice. 

Mbappé touche très peu de ballons mais il se révèle dangereux dès qu’il est bien servi. Mais la piètre performance de Di Maria ne l’aide pas beaucoup. L’argentin n’est pas dans son match et les appels qu’ils proposent sont souvent trop difficiles à servir ou pas dans le bon tempo.  

C’est à la 65ème minute que Paris cadre son 1er tir, par l’intermédiaire de Mbappé, bien servi dans la surface par Meunier. Mais il est dans un angle très fermé. A ce stade du match, les parisiens ont une chance inouïe de tenir le 0-0. Cette première frappe cadrée entraîne le début d’une dynamique parisienne, très bien gérée par Favre qui fait un changement pile au bon moment, et cela casse bien le jeu.

Et c’est à 69ème que Haaland fait enfin exploser le Signal Iduna, mais son but, marqué après de nombreux contres et rebonds, n’est pas vraiment représentatif du niveau de jeu proposé par Dortmund. Mais c’est un but, et il enchante le coeur du mur jaune qui chante encore plus. 

C’est à ce moment là que le match devient fou. Et Neymar marque 5 minutes après Haaland, encore sur une action un peu chanceuse, où la défense de Dortmund est défaillante. 

Mais le 3ème et dernier but de la rencontre, lui, est exceptionnel. Haaland, sur le côté gauche, marque un golazo incroyable. Il frappe du gauche de l’extérieur de la surface, qui atterrit en plein lucarne de Navas, qui ne peut rien faire. 

Le golazo d’Haaland

Pendant les 10 dernières minutes, Dortmund est superbe en attaque, mais un peu passif en défense et Neymar tape sur le poteau un ballon qu’il n’aurait jamais dû récupérer. 

Le match se termine, et tout le stade est ravi, mais le score reflète très peu le contenu du match, et c’est le contenu qui doit faire peur aux parisiens, pas le score.


Félix Couraud

Créateur de pour le jeu

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